Les Plumes de la Promo
Et si histoire de rigoler, je vous parlais de l'esprit de promo ?
En cette période un peu folle où l'homme ne sait plus très bien ce qu'il se passe sur sa planète, ou du moins assiste incompétent et blasé à des drames observés au quotidien, en cette période plus précise de la Toussaint où chacun regarde son passé, celui de ses aïeux, celui des âmes perdues, des occasions manquées, et parfois des plaies inscrites dans la souffrance, comment une structure humaine aussi circonstancielle que celle d'une promotion de 1'Ecole militaire Interarmes peut-elle être encore porteuse de souvenirs et de cohésion ?
Faut-il aborder cette question sous l'angle artificiel d'un devoir par rapport à un simple millésime, ou bien faut-il y chercher des marques indélébiles d'un passage où chacun à sa manière, a su courber l'échine en pensant que des jours meilleurs lui apporteraient un peu de liberté, de responsabilités, un peu d'aventures (mais pas trop) et pourquoi pas, une certaine reconnaissance, voire des honneurs ...et au pire, un peu de bien -être ?
Mais pour cela, encore fallait-il adhérer à l'esprit de Promotion !
Qu'en reste-t-il, 30 ans après ?
Pour ma part, je pense que dans ce contexte d'exigences en apparence rébarbatives, certaines camaraderies ont pu se forger, comme elles ont pu se créer ailleurs, au gré des parcours de chacun. Quoi qu'il en soit, les caractères et les aléas des uns et des autres font que chacun devait par la suite, se forger une mentalité différente, des aspirations différentes, un environnement différent, des préoccupations différentes...il en va ainsi de la nature humaine comme de l'auberge espagnole, et c'est ma foi très bien.
Cependant, s'il n'est plus question de » passer en revue » les comportements de chacun que nul n'est par ailleurs, en droit de juger, encore peut-on se laisser aller à analyser quelques tendances sans trop se tromper.
Aujourd'hui, nous sommes tous des retraités, et comme dans les 4 saisons de Vivaldi, à l'approche de l'hiver, les plus dynamiques doivent apprendre à ralentir leur tempo.... Mais là aussi, les tempéraments sont bien présents au fond de chaque mental.
Certains, mais ils sont rares, ont pris dans le civil des responsabilités encore plus importantes que celles qu'ils exerçaient précédemment, d'autres se sont cachés dans un profond exil fuyant définitivement des responsabilités qu'ils n'avaient peut-être jamais prises ; enfin la majorité d'entre nous a opté pour une vie cherchant à équilibrer la vie de famille avec des occupations plus ou moins accaparantes, allant du lucratif au caritatif, sans pour autant exclure les plaisirs de la vie, de la découverte d'occupations nouvelles, comme celle encore plus agréable, quand cela est possible,de regarder pousser un peu de sa propre jeunesse.
Vis-à-vis de notre ancien métier, là aussi les positions sont très variées...certains ont continué » la guerre » ne sachant pas qu'elle était finie (car il existe de vrais guerriers, surtout quand n'y a plus de guerre !) d'autres se sont contentés de regarder leur étagère, là où gît leur képi, et par sympathie ont accepté quelques rassemblements fortuits... et puis enfin, il y a ceux qui ont claqué la porte au cri de "plus jamais ça !" car l'institution les avait mal servis...ce sont les aigris. Certains ont peut-être raison de l'être, d'autres répugnent à rencontrer des « cons », sans savoir que l'on est très souvent le con d'un autre, et que dans cette catégorie de forte réciprocité, il n'est pas besoin de bosser comme un fou pour être major !.... Tout est donc question de dosage et de relativité ; laissons donc faire les choses en partant du principe qu'au bout du compte, chacun s'y retrouvera.
Et puis, il y a le citoyen qui comme tout à chacun, regarde, écoute (tant qu'il le peut encore) et participe à son modeste niveau, au grand débat d'une société malade de n'avoir pas su évoluer, de n'avoir pas su se soigner...là encore, ceux qui parmi nous s'investissent dans la politique ou le social, proposent des remèdes bien différents, et c'est normal. Quant a la majorité, elle n'en propose pas, elle se contente de critiquer et de subir, car après tout, cela n'y changera pas grand-chose... les révolutions n'ont jamais réglé les vrais problèmes, mais la participation peut parfois donner l'impression d'y voir un peu plus clair. Enfin, pour ceux qui, comme moi, habitent les banlieues, le fait de s'intéresser à certains problèmes devient une nécessité...car contrairement à ce qui se disait à une époque,
même si c'est rose, ce n'est pas morose du tout !
Quoi qu'il en soit, nous avons tous parcouru l'essentiel du chemin, chacun à sa manière, avec des hauts et des bas, des satisfactions et des amertumes...Certains nous ont même devancés dans ce futur si proche, qui pour nous deviendra bientôt naturel, alors que pour eux et leur famille, ça ne l'était pas. Nous ne pouvons pas les oublier.
Alors, que penser de l'esprit de promo....pour moi qui ne m'étais même pas aperçu que cela pouvait exister au moment où il le fallait ? Et bien je n'en pense pas grand-chose de plus aujourd'hui. Je crois cependant que nous avons vécu une petite période ensemble et que l'on nous a collé un label pour bien nous différencier des autres, alors que nous ne sommes pas différents...mais tradition oblige.
Cependant, cette toute petite flamme éclaire encore parfois le souvenir de certains d'entre nous, qui ont su conserver à cette occasion des liens suffisamment forts pour que, de temps à autres, ils aient plaisir à se retrouver et à le faire savoir. Même si on n'adhère pas, leur dévouement à cette démarche mérite qu'on les respecte, et c'est pour cela que parfois, lorsque les circonstances le permettent, il m'arrive de les rejoindre ou de penser à eux.
Au bout du compte, avec ou sans esprit de promo, pour ceux qui ont su la préserver, il reste l'amitié parmi tant d'autres amitiés, et le plaisir de partager encore des joies et des peines, parfois quelques idées, et pourquoi pas, quelques souvenirs ...de promo !
Christian Chanteclair
LA POIRE et LE FROMAGE:
La POIRE est un beau fruit...elle garnit la corbeille
De même dans notre ARMEE, avec beaucoup de soins,
On la met en valeur, on la flatte, la surveille,
Afin que le temps venu, elle réponde aux besoins.
On sait alors « clamer » les mots qui mobilisent :
Vocation, Sacrifice, le Panache, la Gloire :
Mais faites leur confiance, lorsque viendra la Crise
Ils sauront faire appel ce jour-là... à la POIRE.
Le FROMAGE est subtil; sur son plateau il siége,
Produit élaboré, plein de goût, de saveur.
En entendre parler est un rare privilège.
Pouvoir s'en approcher, un véritable honneur,
Quant à y accéder !...Ce bonheur se limite
A de rares initiés dont il est l'apanage.
Ils sont une poignée qui constitue 1'Elite.
Seuls ces privilégiés goûteront au FROMAGE.
Bon appétit Messieurs des « Ressources Humaines »
Vous gérez tout ensemble les faisans, les pigeons,
Quand le temps est beau, pour les uns c'est l'aubaine
S'il vient l'orage, les autres...auront droit au Clairon.
C'est ainsi « qu'en cuisine » depuis belle lurette
Vous saupoudrez vos plats de « menus avantages »
Des Truffes dans la Purée, de l'Oseille dans l'Omelette
Tout se vend, tout s'achète...entre POIRE et FROMAGE ! !
Yvon Gueguen "Mémoires d'un officier bas-breton"
COUPABLES......
Ce mois de Janvier 2005 a été tout entier consacré à célébrer l'anniversaire de la libération du camp d'AUSCHWITZ ...
Il y a soixante ans en effet les soldats alliés, en même temps qu'ils entraient en ALLEMAGNE, mettaient à jour la gigantesque entreprise d'extermination organisée par un régime totalitaire avec la complicité d'une Population « réputée civilisée ».....Plus d'un million d'Etres Humains, en majorité israélites sont passés par ce Lieu Concentrationnaire et au bout de cette sinistre Voie Ferrée ont péri dans ces Chambres à Gaz avant d'être « dispersés » dans ces Fours Crématoires .
Et il aura fallu plus d'un siècle pour véritablement «dénoncer » cette abomination et « surmonter » l'inertie et peut-être même la connivence de « certains » Gouvernements ou autres Régimes qui n'avaient rien à leur envier au plan de la sauvagerie .
Ce phénomène a parait-il un nom: ça s'appelle le « Devoir de Mémoire ».....comme si la Mémoire pouvait être un Devoir !
Alors on vient nous asséner la Clef du Message : « Plus jamais ça ! »...Sans pour autant oser exprimer une vérité première :...si au lieu de la perdre cette Guerre en 1940, la FRANCE l'avait gagnée, elle aurait du même coup sauvé des millions de Vies innocentes !
Aujourd'hui, avec « la Journée de la Femme », on nous dresse le Bilan des maladresses, des erreurs, des injustices ...et des drames générés par des siècles de Machisme .
.............Tout ceci ne fait qu'accentuer la Contrition Personnelle dans laquelle me plonge le « suivi » des reportages, débats, éditions spéciales, forums, depuis une vingtaine d'années. J'ai le pénible sentiment d'être par ma seule existence le Complice de tant d'horreurs ....et d'être « Coupable » :
Coupable.... d'être Blanc d'abord, lorsque je réalise que la « Race » à laquelle j'appartiens se livrait il y a moins de deux siècles à l'esclavage et à cet abominable «commerce triangulaire » qui avait entrepris de dépeupler un continent pour assurer l'essor économique d'un autre ...donnant naissance au racisme à la ségrégation, à cet Apartheid qui survit encore de nos jours .
Coupable......d'être Français ensuite, et redevable des dettes d'un Pays qui a osé imposer ses lois, sa culture et bien entendu son commerce de la façon la plus cynique en asservissant des populations entières ... qui, aujourd'hui juste retour des choses...), nous manifestent leur mépris et parfois leur haine .
Coupable .....d'être Catholique bien sûr, et d'une certaine façon Complice depuis des siècles d'une Religion intolérante, agressive, opposée a toute forme de progrès...et aujourd'hui encore d'obéir a un PAPE qui manifeste son aveuglement et son obscurantisme .
Coupable ...aussi, en étant un Homme, de participer à abaisser la « condition de la Femme » en la cantonnant à son rôle d'épouse, de ménagère et trop souvent de «subalterne » ...faisant obstacle à son épanouissement .
Coupable ...enfin et surtout, d'avoir été militaire ...un « héritage » bien lourd à assumer depuis qu'ont été révélés les massacre perpétrés par nos Anciens et par conséquent nos " semblables " en Indochine, en Algérie et plus récemment en Côte d'lvoire .
MERCI ! Merci donc aux Penseurs, aux Sages, aux journalistes
qui m'aident à réfléchir et à méditer au moment où, en même
temps que le doute m'envahit, le remord m'étouffe, la honte
m'oppresse …et la Justice nous rattrape !
« Frères Humains qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
.....Mais priez DIEU que tous nous veuille absoudre !!! »
Yvon Gueguen
" VOUS ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l'épargne, Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort. Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l'employeur.
Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagnez. Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l'initiative et l'indépendance. Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu'ils pourraient et devraient faire eux-mêmes."
Abraham Lincoln (Déclaration au Congrès en 1860)
"On voit dans le banquet de Xénophon une peinture bien naïve d'une république où le peuple a abusé de l'égalité. Chaque convive donne à son tour la raison pourquoi il est content de lui. "Je suis content de moi, dit Charmidès, à cause de ma pauvreté. Quand j'étois riche, j'étois obligé de faire ma cour aux calomniateurs, sachant bien que j'étois plus en état de recevoir du mal d'eux que de leur en faire; la république me demandoit toujours quelque nouvelle somme; je ne pouvois m'absenter. Depuis que je suis pauvre, j'ai acquis de l'autorité; personne ne me menace, je menace les autres; je puis m'en aller ou rester. Déjà les riches se lèvent de leurs places, me cèdent le pas. Je suis un roi, j'étois esclave, je payois un tribut à la république, aujourd'hui elle me nourrit; je ne crains plus de perdre, j'espère d'acquérir."
Le peuple tombe dans ce malheur lorsque ceux à qui il se confie, voulant cacher leur propre corruption, cherchent à le corrompre. Pour qu'il ne voie pas leur ambition, ils ne lui parlent que de sa grandeur; pour qu'il n'aperçoive pas leur avarice, ils flattent sans cesse la sienne. "
Montesquieu – L'esprit des lois – Livre VIII chapitre II
Adressé par Bouvinet